Face à l’urgence climatique et à la crise énergétique, Bièvre Isère Communauté a décidé de mettre en œuvre son propre Plan de sobriété. Le dispositif comprend plusieurs objectifs : réduire durablement les émissions de gaz à effet de serre et freiner la hausse des coûts de l’énergie d’au moins 10 %. Il s’agit également de participer à l’effort collectif visant à limiter le risque de coupure d’électricité durant l’hiver.

Comme la plupart des collectivités locales, Bièvre Isère Communauté fait face à une augmentation des prix du gaz, de l’électricité et des carburants. Cette hausse représente un surcoût de 390 000 euros en 2022 et devrait s’établir à environ 1,5 million d’euros en 2023. Ce contexte fait craindre un report, voire un empêchement, de certains projets d’ampleur. « À cette situation délicate s’ajoute le changement climatique, avec tous les bouleversements que nous subissons. La prise de conscience doit être collective, il y a urgence à modifier durablement nos habitudes. Ce Plan de sobriété énergétique prouve l’engagement, l’investissement et la volonté de Bièvre Isère Communauté à vouloir corriger et adapter ses comportements », ajoute Joël Gullon, président de la communauté de communes.

La mise en œuvre du Plan de sobriété énergétique est l’un des trois axes de travail de la communauté de communes dans la lutte contre le changement climatique et pour l’amélioration de la qualité de l’air, comme prévu dans le Plan Climat-Air-Energie Territorial adopté par la collectivité.

Quelles sont les actions concrètes mises en œuvre ?

Ce premier Plan de sobriété conçu par Bièvre Isère Communauté comprend de nombreuses actions présentées en conseil communautaire le 7 novembre. Le dispositif est en cours de déploiement depuis le 1^er décembre.

Les mesures instaurées sont diverses : modulation des horaires d’ouverture des équipements, limitation des températures ou encore extinction de l’éclairage public des Zones d’Activités Economiques entre 22h et 5h30. D’autres dispositions concernent le fonctionnement interne de la collectivité et touchent l’ensemble des agents qui la font vivre.

Aqualib’

La communauté de communes a choisi de prioriser l’accès à son centre aquatique Aqualib’ aux associations et aux écoles, dans le cadre de l’apprentissage de la nage. Autre volonté, prolonger la durée de validité des abonnements pour qu’aucun usager ne soit pénalisé par les fermetures ponctuelles mises en place. Celles-ci interviendront aux périodes de moindres affluences : du 24 décembre au 2 janvier, du 6 au 12 février, puis du 27 mars au 16 avril. Ce dernier créneau permettra aux équipes d’effectuer les interventions techniques réglementaires.

Sur recommandation de l’Agence nationale des élus du sport, la température de l’eau sera baissée de 1°C en moyenne. Cette action permettra de réaliser une économie évaluée à 7 %. Les séances des bébés nageurs, initialement programmées de janvier à mars, période la moins fréquentée par les enfants car la plus froide, sont suspendues. Cette décision évite de surchauffer le bassin à 32°C.

Les équipements sportifs

Bièvre Isère Communauté gère une quinzaine de gymnases et terrains extérieurs situés sur l’ensemble de son territoire. Les gymnases sont désormais tempérés à 14°C, sauf les salles rythmiques, utilisées pour la danse ou le yoga, chauffées à 16°C. Pour impacter le moins possible le fonctionnement des associations, ces équipements fermeront du 19 décembre au 2 janvier, puis lors de la première semaine des vacances de février. Pour les terrains extérieurs, une vigilance particulière a été demandée aux associations concernant l’utilisation des éclairages.

Les médiathèques

Les quatre médiathèques intercommunales têtes du réseau de lecture publique, à savoir La Côte Saint-André, Saint-Jean de Bournay, Saint-Siméon de Bressieux et Saint-Étienne de Saint-Geoirs, resteront accessibles au public, hormis du 24 décembre au 2 janvier. Une seconde période de fermeture est à prévoir lors des vacances de février, mais les dates précises ne sont pas encore définies. Bièvre Isère Communauté examine la possibilité de laisser une partie des médiathèques ouvertes durant ces deux semaines de vacances, afin d’impacter le moins possible les usagers.

La communauté de communes a aussi pris la décision de fermer au public et aux partenaires les médiathèques les lundis, durant toute la période hivernale. Ainsi, les systèmes de chauffage seront coupés du samedi soir au mardi matin.

A noter que le portail des médiathèques reste accessible à tout moment. Cet outil numérique permet en quelques clics de retrouver toutes les informations pratiques, les nouveautés, le catalogue complet des documents mis à disposition ou encore le calendrier des animations. Les abonnements seront automatiquement prolongés et les usagers pourront déposer les documents empruntés dans les boîtes de retour, situées à l’extérieur des établissements.

L’éclairage des Zones d’Activités Economiques

Parmi les nombreuses compétences de Bièvre Isère Communauté figure la gestion des parcs et Zones d’Activités Economiques du territoire. En lien avec les communes, l’intercommunalité envisage de limiter l’éclairage public de ces zones voire, dans la mesure du possible, de le couper une partie de la nuit, entre 22h et 5h30. Cette mesure limite la pollution lumineuse et bénéficie ainsi à la biodiversité. Elle vient en complément d’un plan d’actions initié par la communauté de communes visant à remplacer l’intégralité des systèmes d’éclairage par des dispositifs LED, plus économes.

Les agents de Bièvre Isère « ambassadeurs » du dispositif

Ce Plan de sobriété concerne aussi les agents de Bièvre Isère Communauté, invités à devenir les « ambassadeurs » du dispositif en adoptant au quotidien les bons éco-gestes, puis en les transmettant.

Depuis le 1^er décembre, le principe de limitation de la température à 19°C dans les locaux est appliqué. Pendant les congés de Noël, et pour pouvoir couper le chauffage, une partie des bureaux sera mutualisée et une autre sera fermée. L’utilisation de chauffage d’appoint est également interdite.

Autres mesures écologiques phares, la poursuite de la généralisation des réunions en visioconférence, l’extinction des postes de travail et de plusieurs serveurs informatiques en soirée, ainsi que la coupure de l’eau chaude dans plusieurs services.